Après une petite réflexion, j'en viens de nouveau à commenter, ou plutôt écrire une idée, concernant les partis.

Oui les partis seront conservés même en (vraie) démocratie, car ce sont à la base des regroupements de personnes dont les idées convergent sur les grandes lignes (j'ai mis à la base car il n'en est plus rien aujourd'hui).

Ceci étant dit, il faudrait réfléchir à se prémunir de collusions et d'ingérences dues aux gros partis influents.

Par exemple, il faudra empêcher des groupes de personnes de se cacher derrière une belle étiquette (type "socialisme") pour influencer l'opinion et la manipuler (cela rejoint encore et toujours cette idée qu'il faut absolument bien utiliser les mots - j'ai d'ailleurs proposé un atelier au sujet du maintien de l'intérêt des citoyen.ne.s dans le processus constituant, dans lequel j'aborde aussi le danger de la manipulation par les mots visant à nous désintéresser : http://jecrislaconstitution.fr/topics/5-sur-l-implication-du-peuple-dans-la-democratie).

Peut-être pouvons-nous, lorsqu'un parti politique voudra proposer une loi, envisager d'interdire que ce parti se présente en tant que parti, afin d'éviter justement l'effet étiquette politique ? A discuter.

Une idée qui me vient au moment où j'écris : le sens des mots (cf 1984 d'Orwell).

On manipule les gens avec les mots : par exemple, on superpose travail et emploi, ou encore économie et finance. On utilise aussi des mots comme gouvernement qui, en tant que tel, n'ont rien à faire dans une démocratie (personne ne gouverne, ce n'est pas une ploutocratie).

Bien que la Grèce a été passée au rouleau compresseur capitaliste, n'oublions pas le sens du mot démocratie (le peuple fait la loi, le peuple a le pouvoir). Là voyons-nous l'importance de la maîtrise de la langue : chaque mot dit son sens, et il est plus difficile à manipuler. Cela rejoint la question de l'instruction.

Sur cette dernière question, on peut voir d'un très mauvais œil les dernières exactions du gouvernement quant au tri "sélectif" à l'entrée de l'Université. On peut craindre que seules les élites auront accès au savoir et pourront traiter de questions fondamentales (telles que la démocratie). Je renvois de nouveau à Orwell pour goûter par la pensée à cette terrible réalité de la dépossession intellectuelle.

Les médias et l'éducations sont en effet des moyens (les moyens ?) d'arriver à investir le peuple dans la vie politique. Cela peut sembler contraignant cette notion d'implication, mais en démocratie, il y a des citoyennes et des citoyens, avec des devoirs : nous devons défendre la démocratie car elle nous protège de l'arbitraire et de l'obscurantisme. Après, ce devoir doit être légitimé, et c'est bien là toute la difficulté : comment convaincre les gens qu'il faut le faire ?

L'éducation nous enseigne qu'il faut avoir une bonne hygiène par exemple (cela évite bien des maladies), ou encore qu'il faut bien se conduire en société (je renvois à P. Kropotkine sur l'entraide comme facteur décisif de notre évolution).

Les médias, dans l'idéal, dans l'essence même de leur existence en démocratie, poursuivent notre éducation en invitant des personnes qui débattent, exposent et confrontent des idées (la confrontation en démocratie est primordiale), en présentant des reportages sur des sujets d'actualité, etc.

Aujourd'hui, où en sommes-nous ? Médias corrompus à +90%, universités bientôt réservées aux élites. Ne sont-ce pas là des baromètres démocratiques au plus bas ?

Connexion avec les idées suivantes : le rôle de l'éducation en démocratie, l'indépendance des médias en démocratie.

@AlexandreHédan (en commentaires) : Je serai très intéressé par une (ou plusieurs) référence(s) concernant l'emploi des mots.

Une idée qui me vient au moment où j'écris : le sens des mots (cf 1984 d'Orwell).

On manipule les gens avec les mots : par exemple, on superpose travail et emploi, ou encore économie et finance. On utilise aussi des mots comme gouvernement qui, en tant que tel, n'ont rien à faire dans une démocratie (personne ne gouverne, ce n'est pas une ploutocratie).

Bien que la Grèce a été passée au rouleau compresseur capitaliste, n'oublions pas le sens du mot démocratie (le peuple fait la loi, le peuple a le pouvoir). Là voyons-nous l'importance de la maîtrise de la langue : chaque mot dit son sens, et il est plus difficile à manipuler. Cela rejoint la question de l'instruction.

Sur cette dernière question, on peut voir d'un très mauvais œil les dernières exactions du gouvernement quant au tri "sélectif" à l'entrée de l'Université. On peut craindre que seules les élites auront accès au savoir et pourront traiter de questions fondamentales (telles que la démocratie). Je renvois de nouveau à Orwell pour goûter par la pensée à cette terrible réalité de la dépossession intellectuelle.

@HugoCmh Pour être juge, vous avez des études à faire, une expérience à forger, des lois à apprendre. Tirer au sort les juges parmi qui ? Le peuple ? Dans ce cas, les expert.e.s sont des juges (au sens où ces personnes ont fait des études de droit).

En écrivant ces lignes, je m'aperçois que vous proposer une alternative au modèle que j'ai proposé : les juges sont les citoyen.ne.s, et sont renseigné.e.s par des gens qui ont fait des études. C'est plus direct que ma proposition. Reste à savoir si l'on peut juger sans avoir fait des études de droit, par simples indications d'expert.e.s. J'ignore si 'est possible. C'est une bonne question, en effet.

@HugoCmh Bien sûr, on se tutoie!

C'est vrai que le contexte joue beaucoup sur l'intéressement de la population à la vie démocratique : on peut tout simplement revenir à Athènes.

Mais cela implique un changement en profondeur de la société, lequel ne pourra se faire que par un mouvement citoyen, donc à une prise de conscience du peuple.

Et c'est bien cela qui me tracasse: le peuple doit prendre conscience pour modifier l'environnement social afin d'instaurer une démocratie. Pour citer de nouveau Orwell :

Ils ne se révolteront que lorsqu'ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu'après s'être révoltés.

Cette idée du serpent qui se mord la queue m'est assez insupportable...

Peut-on prendre conscience sans révolte ? Je crois que oui, mais il faut en discuter, car tout, absolument tout est mis en œuvre pour nous éloigner de la prise de conscience (regardez par exemple les télévisions et les I-phones qu'on nous vend, la presse à scandale au contenu insipide qu'on nous impose, etc.).

@HugoCmh C'est en effet un défi que de trouver des personnes compétentes sans intérêts obscurs. Je pense qu'une telle personne doit toujours :

1. Déclarer tout conflit d'intérêt en commençant par rappeler son historique professionnel et politique (j'ai travaillé pour Bayer, je suis ancien.ne membre de la société X, etc.), car je pense que l'impartialité est impossible.

2. Donner ses sources que TOUT LE MONDE peut vérifier (ne nous contentons pas de, par exemple, "je suis professeur.e de biologie de l'université Y, et ce statut m'autorise à dire, sans à fournir de preuves, que la vaccination obligatoire est une chose utile et nécessaire" --> obéissez et ne réfléchissez pas en somme)

In fine, ces professionnel.le.s sont contrôlé.e.s par le peuple (je pense qu'il faut toujours un contrôle du peuple).

Leur rôle serait d'apporter des arguments (étayés par des preuves vérifiables) dans un débat contradictoire afin d'éveiller le peuple à des questions fondamentales, à l'instruire, afin que c dernier puisse ensuite juger des questions plus techniques, plus pointues.

Voyez, le schéma est le suivant :

LE PEUPLE CONTRÔLE/VEILLE --> DES EXPERT.E.S EXPLIQUENT --> DES GENS TIRÉS AU SORT ET SENSIBILISÉS CONTRÔLENT --> DES JUGES JUGENT (SANS VOTER LES LOIS)

Le point de départ, le contrôle du peuple, est "inné", au sens où tout le monde peut décider s'il y a conflit d'intérêt ou pas à l'égard du respect de la démocratie (le grand nombre n'est pas corrompu, donc c'est un bon point de départ).

Cela étant dit, la mise en place d'un tel dispositif demande une réflexion profonde, notamment sur l'aspect technique. Là j'attends d'autres avis et suggestions.

@cleroterion

Je défends l'idée qu'il faille tirer au sort parmi TOUT LE MONDE afin que TOUT LE MONDE se sente investi de la mission citoyenne de construire et de protéger la démocratie.

Ceci étant dit, je vous rejoins lorsque vous dites que tout est à expérimenter en démocratie, ne serait-ce parce qu'il s'agit d'un concept que plus personne aujourd'hui ne connaît (puisque nous ne sommes pas en démocratie). Alors oui l'expérimentation est nécessaire, et il faut être prudent.e.s afin d'éviter au maximum la corruption et les conflits d'intérêt (d'où la sollicitation accrue du peuple).

Merci de votre réponse et beau travail de rédaction!

@cleroterion

Je défends l'idée qu'il faille tirer au sort parmi TOUT LE MONDE afin que TOUT LE MONDE se sente investi de la mission citoyenne de construire et de protéger la démocratie.

Ceci étant dit, je vous rejoins lorsque vous dites que tout est à expérimenter en démocratie, ne serait-ce parce qu'il s'agit d'un concept que plus personne aujourd'hui ne connaît (puisque nous ne sommes pas en démocratie). Alors oui l'expérimentation est nécessaire, et il faut être prudent.e.s afin d'éviter au maximum la corruption et les conflits d'intérêt (d'où la sollicitation accrue du peuple).

Merci de votre réponse et beau travail de rédaction!

L'atelier concerne les méthodes à employer pour maintenir la démocratie lorsqu'on suppose celle-ci acquise.

Les moyens à mettre en place pour imposer la démocratie sont souvent discutés (voir par exemple l'atelier "Manifeste pour une CONSTITUTION D'URGENCE") ; la difficulté réside là dans l'oxymore "imposer la démocratie".

Ici, l'idée est de débattre sur le maintien de la praxis.

- Comment sensibiliser TOUT LE MONDE sur les questions démocratiques alors que seuls des faits divers abrutissants semblent être dignes d'intérêt ? (on rejoint la question de l'instruction : "l'instruction est-elle une condition nécessaire à la démocratie ?")

- Comment sortir du paradigme qui consiste en une caste d'élites qui rédigent les lois sans contre pouvoir et en un peuple incompétent et exclu de la rédaction des lois qui le gouvernent ?

- Comment éviter le populisme ? (le vrai, mauvais, pas celui dont on parle aujourd'hui lorsque des élu.e.s s'adressent au peuple)

Si la mise en place d'une démocratie digne de ce nom est l'objectif, il est indispensable de sauvegarder, de maintenir l'intérêt du peuple pour celle-ci.

L'atelier concerne les méthodes à employer pour maintenir la démocratie lorsqu'on suppose celle-ci acquise.

Les moyens à mettre en place pour imposer la démocratie sont souvent discutés (voir par exemple l'atelier "Manifeste pour une CONSTITUTION D'URGENCE") ; la difficulté réside là dans l'oxymore "imposer la démocratie".

Ici, l'idée est de débattre sur le maintien de la praxis.

- Comment sensibiliser TOUT LE MONDE sur les questions démocratiques alors que seuls des faits divers abrutissants semblent être dignes d'intérêt ? (on rejoint la question de l'instruction : "l'instruction est-elle une condition nécessaire à la démocratie ?")

- Comment sortir du paradigme qui consiste en une caste d'élites qui rédigent les lois sans contre pouvoir et en un peuple incompétent et exclu de la rédaction des lois qui le gouvernent ?

- Comment éviter le populisme ? (le vrai, mauvais, pas celui dont on parle aujourd'hui lorsque des élu.e.s s'adressent au peuple)

Si la mise en place d'une démocratie digne de ce nom est l'objectif, il est indispensable de sauvegarder, de maintenir l'intérêt du peuple pour celle-ci.

@Anarchouard Bien sûr, l'idée que j'ai soumise ci-dessus est à comprendre dans une démocratie, une vraie. Évidemment, les médias d'aujourd'hui ne sont pas à la hauteur de nos espérances!

Mais je n'ai pas envie de déborder sur le sujet des médias car un atelier est dédié à ce sujet. Quoiqu'il faille bien passer de l'étape -1 (la nôtre : médias pourris, caste dirigeante corrompue) à l'étape 0 ci-dessus.

J'ai édité mon commentaire pour préciser qu'il s'agissait d'une idée de mise en place du RIP dans une (vraie) démocratie!

Les médias et l'éducations sont en effet des moyens (les moyens ?) d'arriver à investir le peuple dans la vie politique. Cela peut sembler contraignant cette notion d'implication, mais en démocratie, il y a des citoyennes et des citoyens, avec des devoirs : nous devons défendre la démocratie car elle nous protège de l'arbitraire et de l'obscurantisme. Après, ce devoir doit être légitimé, et c'est bien là toute la difficulté : comment convaincre les gens qu'il faut le faire ?

L'éducation nous enseigne qu'il faut avoir une bonne hygiène par exemple (cela évite bien des maladies), ou encore qu'il faut bien se conduire en société (je renvois à P. Kropotkine sur l'entraide comme facteur décisif de notre évolution).

Les médias, dans l'idéal, dans l'essence même de leur existence en démocratie, poursuivent notre éducation en invitant des personnes qui débattent, exposent et confrontent des idées (la confrontation en démocratie est primordiale), en présentant des reportages sur des sujets d'actualité, etc.

Aujourd'hui, où en sommes-nous ? Médias corrompus à +90%, universités bientôt réservées aux élites. Ne sont-ce pas là des baromètres démocratiques au plus bas ?

Connexion avec les idées suivantes : le rôle de l'éducation en démocratie, l'indépendance des médias en démocratie.