Bonjour,
Merci à tous pour votre participation.
Je
comprends l'attachement au système de vote en vigueur. Beaucoup de
français n'aiment pas le changement d'habitudes et la perte de certaines
traditions et j'en fais partie. Dans ce sujet, il s'agit d'élaborer une
procédure complémentaire à ce qui est actuellement reconnu et accepté,
car dans une certaine mesure le vote suivi peut s'appliquer au traditionnels bulletins et urnes, le seul changement étant la remise d'un ticket sur lequel est imprimé le code de vérification..
Ce
n'est qu'à l'usage que la fiabilité d'un tel processus peut être
évaluée avant être adopté, pourquoi pas en le testant pour des
consultations de moindre importance comme des pétitions ou des sondages
en ligne ?
En connaissant un peu les rouages, je partage votre inquiétude vis à vis du vote électronique tel qu'il fonctionne de nos jours, à raison tant les possibilités de
manipulation sont nombreuses à tous les niveaux de la chaîne
informatique, sans compter les codes sources opaques des logiciels qui
sont utilisés par les fabricants de machines à voter.
Pour ne citer que deux exemples, aux Etats-Unis les machines de vote Diebold utilisent un logiciel embarqué dont le code source n'est connu que du constructeur, aux affinités constatées pour l'une des parties en l' occurence la famille Bush.
Sur
le principe et au moins du temps de Bush, sur les machines Diebold
c'est une carte mémoire genre SD Card d'appareil photo qui servait au
stockage des données de la session de vote, carte qui devait être
extraite de son support situé derrière un portillon accessible avec une
simple clé physique par un informaticien assermenté. Les données
collectées étaient ensuite compilées dans un tableur genre feuille
Excel pour être transmises en pièce jointe par mail au service centralisateur.
Avec
un tel protocole les failles sont évidemment innombrables. A se
demander si les institutions qui ont validé un tel système ne le
faisaient pas à dessein, sachant que de toute manière il serait très
facile d'altérer les résultats si ces mêmes institutions étaient menacées.
Informaticien
corrompu éditant les données au passage, e-mail intercepté et édité,
réseau hacké par une entité étrangère, le vote électronique n'est tout
simplement pas acceptable sous sa forme actuelle.
Autre exemple,
nous avons tous en mémoire le scandale des boîtiers de l'assemblée
nationale avec lesquels des députés peuvent voter en appuyant sur les boutons des absents (il eut suffit de débrancher les boîtiers des absents, c'est tellement évident).
C'est tout simplement ridicule. (lien vidéo https://www.dailymotion.com/video/x4616t9).
C'est par le protocole même du scrutin, quel que soit le support
utilisé, papier ou électronique, que l'inviolabilité doit être induite,
mécaniquement.
Le vote à bulletin secret est vulnérable aux
manipulations parce que vous perdez le lien informationnel avec celui ci à partir du moment ou l'enveloppe a quitté votre main.
Pour lui adjoindre la notion de vérifiabilité il
faudrait qu'il ne soit pas secret, on tourne en rond.
Le vote suivi
casse cette boucle à priori fermée en permettant à chaque citoyen de
rester lié à son suffrage et de le retrouver inaltéré à l'autre bout de la chaîne de traitement.
Nous ne sommes donc pas dans un débat vote électronique versus vote papier, mais plutôt dans une débat entre vote vérifiable versus vote non vérifiable. .
Imaginons que les scrutins ne soient pas secrets en France, que nous soyons tous amis et n'ayons rien à cacher.
Les
résultats des scrutins seraient nominatifs. Il vous suffirait de
chercher votre nom dans les tableaux officiels de résultats et de
constater que celui-ci est bien adossé au choix que vous avez formulé,
et pourquoi pas avec votre photo, ce qui formerait un magnifique trombinoscope national. Bien sûr nous savons tous que c'est irréalisable mais c'est une image.
Le
code unique et personnel, en se substituant à votre identité permet
d'atteindre le même but, celui de faire le constat du bon acheminement de votre choix jusqu'aux instances exécutives, preuve que la démocratie participative aura bien fonctionné pour vous.
Nous obtenons donc un scrutin public dont les noms sont floutés et illisibles, sauf le votre et par vous même seulement.
Que le vote se déroule sous forme papier ou électronique n'a plus d'importance ou beaucoup moins, mis à part les aspects pratiques du changement.
Cependant,
il semble évident que la version Internet du vote vérifiable, et ce
grâce à la puissance de traitement que permet l'informatique, pourrait
offrir tout un éventail d'avantages insoupçonnés.En plus de supprimer le
processus de dépouillement (c'est vous mêmes qui "dépouillez" en
constatant la présence de votre signature sur le listing de
résultats), il permettrait en raison de sa flexibilité une démocratie participative bien plus
ciblée, régionalisée, permanente(24/24), et bien sûr économique (en temps, en frais de déplacement). Sans parler de la quantité d'arbres sauvés...
Le vote Internet fiabilisé c'est également la possibilité de faire son devoir de citoyen avec quelques gestes depuis son téléphone portable à toute heure et en tout lieu, d'être prévenu lorsqu'une consultation est sur le point de se terminer.
Imaginons par exemple que vous soyez particulièrement concernés par un projet de contournante se rapprochant dangereusement de votre jardin.
Vous
seriez "abonné" à toutes les consultations concernant ce sujet
particulier (de même que vos proches voisins). Au moment de la
consultation, une alarme vous préviendrait et bien sûr vous voteriez
non, que vous soyez sur place, en déplacement dans un autre pays, ou
dans toutes sortes d'activités, travail, cinéma etc.
Pensons à ces heures perdues en file indienne à attendre de pouvoir enfin glisser son bulletin dans l'urne, en croisant les doigts pour que l'enveloppe ne s'égare pas.
Je pense pour ma part qu'un tel système serait susceptible de revivifier l'attrait pour la chose publique à plus forte raison si cela se déroule sous les auspices d'une véritable démocratie participative accessible à tous, auto-contrôlée et permanente.
Enfin, je partage votre inquiétude pour ce qui concerne les anciens et tous ceux ne maîtrisant pas l'outil informatique.
Effectivement
des formateurs présents dans les bureaux de vote physiques pourrait les y
assister, mais l'on pourrait tout aussi bien imaginer des centres multi-services permanents hébergés par des MJC, Mairies, permettant à ces mêmes personnes d'être assistées pour leurs déclarations d'impôts, remplissages de formulaires CAF et bien d'autres choses, dans une ambiance cyber café citoyen ou la connexion Internet serait gratuite, ce qui permettrait de surcroît à ces personnes de s'auto-former pour devenir moins dépendantes.
Pensons également à l'avenir et aux plus jeunes qui j'en suis sûr se
feront un plaisir d'exercer leurs droits de citoyens aussi simplement
qu'ils envoient des "like".
Comme
vous, je découvre ce système, j'y vois des failles, et j'explore les
possibilités de renforcement. Depuis ma dernière intervention d'autres
questions sont apparues.
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